lundi 20 septembre 2010

Critique: Morning Glories # 2

Comme un bon dessert, un bon comic excite, amuse, gâte, mais surtout il nous laisse assez sur notre faim pour en prendre une seconde portion - et même plus. C'est le cas pour Morning Glories # 2.

Son auteur, Nick Spencer, cumule les succès. Avant même que Morning Glories n'ait quelques réimpressions sous sa ceinture, il avait déjà fait une très bonne impression (haha!) avec Existence 2.0, Forgetless et Shuddertown. J'ai eu la chance d'échantilloner ces trois titres et j'y ai trouvé le même caractère brut, irrévérencieux et énergique. Certains auteurs excellent dans l'art de mettre sur pied des situations dramatiques intrigantes, d'autres dans celui de tisser un dialogue entraînant. Nick Spencer est un virtuose qui se surpasse dans les deux cas.

Ce que j'apprécie le plus par contre et qu'il est plus facile de constater dans un second numéro, c'est que Spencer comprend parfaitement le rythme et la forme que doit prendre un comic. Un problème est posé dès la première page - littéralement même - et même si cela n'est pas immédiatement apparent au fil de la lecture, tout tourne autour de ce problème et l'action est dénouée par sa résolution. Cependant, malgré le fait que le lecteur est laissé avec un sentiment indéniable d'une conclusion bien ficelée, Spencer a quand même réussi à nourrir le potentiel d'une suite dans un prochain épisode. L'équilibre parfait est donc atteint entre le caractère fini de l'oeuvre sous nos yeux et la durée de vie possible au fil des numéros suivants.

C'est certes là une approche des plus classiques de la narration fictive, mais une formule est souvent gagnante parce que c'est une formule. Contrairement à l'approche retenue par Marvel (Shadowlands) et DC (Brightest Day), le lecteur trouve son compte dans une finalité fertile, plutôt que d'être redirigé incessamment par des promesses de révélations toujours plus choquantes.

Il est cependant dommage que Joe Eisma ne puisse pas toujours rendre justice à l'histoire que Spencer nous raconte. Il s'acquitte certes de sa besogne avec une compétence évidente, mais il souffre beaucoup de la comparaison avec les couvertures époustouflantes de Rodin Esquejo.

 

Eisma en haut (une case dans le # 2)
et Esquejo en bas (la couverture de la première impression du # 1)

À elles seules, les couvertures valent l'achat de chaque réimpression. J'ai réussi à mettre la main sur la première impression de ce numéro du premier coup et je suis quand même tenté d'acheter la seconde impression, ne serait-ce que pour m'émerveiller de nouveau devant ses chefs-d'oeuvres. Là où l'art d'Esqueja est fluide et assuré, celui d'Eisma semble anguleux et précipité.

Bref, Morning Glories # 2 constitue une excellente seconde portion de Morning Glories # 1. On y retrouve le même goût léger, raffiné et pourtant si sucré. J'en reprendrais volontiers d'autre!

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