mardi 5 octobre 2010

Critique : The Walking Dead # 77

Pas de comics à 25 cents aujourd'hui! Mais nous ne serons pas en reste puisque je vais plutôt m'attabler pour une critique du dernier numéro d'une série des plus délicieuses, The Walking Dead.

À première vue, The Walking Dead est une série portant sur les zombies. À cet effet, on y retrouve tous les éléments typiques du genre: des hordes de morts-vivants affamés, quelques survivants apeurés et à bout de ressources, des humains qui s'avèrent parfois plus monstrueux que les zombies eux-mêmes, le tout sur une toile de fond dépeignant la chute de notre civilisation aux mains d'un infatigable et imbattable fléau.

D'ailleurs, je n'en suis pas à mon premier comic mettant en vedette les infâmes bouffeurs de cerveaux et je peux vous garantir que c'est une recette qui est fidèlement suivie.

L'attrait majeur de l'œuvre de Robert Kirkman, c'est que peu importe le nombre de fois où les sanguinaires zombies défoncent les barricades pour se repaître de nos protagonistes, il ne nous fait jamais perdre de vue que ce n'est pas le carnage incessant qui est en vedette, mais bien comment Rick, Andrea, Carl et les autres y font face. Walking Dead, ce n'est ainsi pas un hymne speed metal au gore, c'est un requiem brutal mais digne pour les humains qui restent.

Walking Dead # 77 n'est certes pas une exception à la tradition d'excellence maintenue par le duo Kirkman/Adlard. On reconnaîtra par contre que l'action a quelque peu ralenti depuis les quelques derniers numéros. En effet, depuis que Rick et sa bande se sont joints à la petite communauté fortifiée qu'ils ont découvert, l'horreur a pris le siège arrière et l'essentiel du drame est humain. Cependant, même si personne n'y perd un membre, l'histoire est toujours aussi intense. les survivants ont accumulé les événements lourds en charge dramatique et le tout se précipite vers une finale explosive à la fin de ce numéro. D'ailleurs, la fin - ainsi que les quelques teasers qu'Image a daigné nous montrer pour les numéros 80 et suivants - laisse présager que le statu quo est non seulement bousculé, il s'est écrasé au sol et a volé en éclats.

Encore une fois, Kirkman est magistral aux commandes du texte. Il sait donner de l'importance à chaque drame personnel vécu par chaque personnage, même si cela ne dure que l'instant d'une page. Aussi intéressant est le fait que malgré cette insistance à prendre le temps d'explorer ce que vit chacun des protagonistes, il ne perd jamais de vue qu'il leur accorde de l'importance que parce que ce sont les protagonistes, pas parce que ce sont des héros. Dans le monde de Walking Dead, il n'y a pas de  héros, seulement des être humains très faillibles dont Kirkman dresse un portrait jamais complaisant.





Charlie Adlard peut se réserver une part égale au mérite puisque son visuel, pourtant simple et dépouillé, procure à Walking Dead une grandeur qui s'élève au-dessus de la crasse dans laquelle baigne les événements qu'il dépeint. Ce sont 32 pages en noir et blanc - un volume très généreux pour nos jours - et vous les verrez en couleurs dans votre tête tellement Adlard leur infuse de vie (ou de mort, selon le cas).






Alors attablez-vous avec moi et prenez une bonne bouchée de Walking Dead # 77, parce que c'est à la première morsure qu'on devient infecté!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.